"Les patients paieront de leur vie": l'OMS annonce que l'hôpital de Khan Younès, ciblé par Israël, "ne fonctionne plus"

Le patron de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus s'exprime ce dimanche 18 février sur la situation de l'hôpital Nasser, dans la bande de Gaza, qui est visé par un assaut israélien.

Le patron de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus annonce ce dimanche 18 février sur X (anciennement Twitter) que l'hôpital Nasser, situé à Khan Younès, dans la bande de Gaza, est à l'arrêt.

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Il précise "qu'environ 200 patients" sont toujours dans l'hôpital et "qu'au moins 20 ont besoin d'être transférés de façon urgente vers d'autres hôpitaux pour être soignés".

"Les patients paieront de leur vie le coût de ces retards", alerte-t-il, appelant à ce que "l'accès (des médecins) aux patients et aux hôpitaux soit facilité".

Israël dit vouloir récupérer des otages

Tedros Adhanom Ghebreyesus affirme que l'OMS n'a pas eu accès vendredi et samedi à l'hôpital de Khan Younès pour apporter des soins médicaux aux patients.

Israël dit mener dans cet établissement de soins une "opération ciblée et limitée" depuis plusieurs jours.

Les autorités affirment avoir reçu des "renseignements crédibles" indiquant que des otages enlevés par le Hamas auraient été retenus dans cet établissement et disent être actuellement à la recherche de leurs dépouilles qui pourraient toujours être sur place.

Craintes croissantes

Le chef de l'OMS s'était dit déjà mercredi "alarmé" par les informations provenant de l'hôpital Nasser, qu'il a décrit comme "l'épine dorsale du système de santé dans le sud de Gaza".

Il assurait déjà que son organisation s'était vu refuser l'accès aux lieux et s'inquiétait d'avoir perdu tout contact avec le personnel médical de l'établissement.

L'hôpital Nasser a été visé par des tirs d'artillerie jeudi. Le ministère de la Santé du Hamas a dénoncé "une situation désastreuse et inquiétante" dans le complexe de l'hôpital, faisant état "d'un quasi-épuisement" des stocks de carburant, essentiel pour faire tourner les blocs électrogènes et fournir de l'électricité.

"Cela menace directement la vie des patients", a affirmé dans un communiqué le ministère, précisant que plus de 400 personnes, dont 191 patients, avaient dû être relocalisées dans un autre bâtiment.

Une "situation chaotique"

L'ONG Médecins sans Frontières (MSF) a dénoncé de son côté vendredi une "situation chaotique, catastrophique", dans un entretien accordé à l'AFP et l'agence Reuters.

"Nous savons que des personnes ont été tuées et blessées lors de l'attaque, mais nous ne savons pas combien", a-t-il précisé.

Les craintes s'intensifient encore ces derniers jours pour au moins 120 patients et 5 équipes médicales piégés, sans eau, ni nourriture, ni électricité dans l'hôpital, toujours selon le ministère de la Santé du Hamas.

Article original publié sur BFMTV.com

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